4 mois à Irouleguy
- Soph
- 15 août 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juil. 2020
Au milieu des collines et des brebis

Atterrir pour un stage de 4 mois à la Cave d’Irouleguy avec une plaque belge, ça ne passe pas inaperçu. On vous demande souvent le pourquoi du comment.
Au commencement il y’a le grand-père paternel né au « château» d’Urdos à Baïgorry en 1905, l’alibi de choc. Le sésame qui inscrit immédiatement les sourires sur les visages basques. Et si je rajoute que l’arrière grand-mère était d’Esquiule, en Soule, alors là c’est carrément l’extase.
Et puis il y’a aussi cette carte postale, celle là même qui illustre ce post. Elle m’a accompagnée et a cristallisé mes envies de nature et de vertes prairies à 1100 km de là, pendant ces long mois où je réfléchissais, depuis Bruxelles, à ce qui allait devenir mon aventure.
Une aventure au Pays-Basque dont je me souviendrai, parenthèse unique, chanceuse en crisse.
Pas un matin sans que je prenne cette « scenic road » depuis Jaxu jusque Baïgorry en ouvrant grand mes yeux et en me répétant : « Que c’est beau ! Oh que c’est beau !! C’est trop beau !!! ».
Parfois, souvent même, j’ai envie d’aller caresser les pentes de ces sommets au loin tellement elles ont l’air douces. Et ces troupeaux de brebis, tâches blanches tondues quand je suis arrivée en mai, qui avaient peine à se reconnaître elles mêmes dans leur nouvelle nudité, puis qui ont remis leur laine sur le dos. J’aperçois des troupeaux partout, à chaque détour de route, ça me met en joie ! Une joie simple et juvénile. Comme cette odeur des foins qui viennent juste d’être ramassés et qui me ramène, d’un coup, 35 ans en arrière, sensations d’enfances d’étés passés à la campagne.
La-haut au gîte de Corinne et Gil à Jaxu, perché dans les collines, je barbotte dans la piscine à l’heure où le voisin trait ses 400 brebis, me couche avec les grillons sous des ciels étoilés et me réveille avec les cloches des vaches. Je découvre aussi la chat-thérapie avec Cartoon et Isis. Un concept fait de ronronnements, de petits oiseaux morts livrés sur les marches des escaliers en guise d’offrande (mais non c’est trop les minous, ils ne fallait pas…vraiment..) et de miaous attachants qui réclament la gamelle du matin. Je crois que j’aurais pu finir néo-bergère dans le cayolar* que Gil était en train de retaper. J’aurais écouté radio Irulegiko Irratia 91.8 ou Xiberoko Botza 93.1 pour un peu de compagnie.
Enfin, comment ne pas parler du garage Castoreo d’Ispoure, malheureusement devenu familier pendant ce séjour. Non pas parce que je me suis tapée une brebis en transhumance de voisinage sur la route, une biche qui sort des bosquets ou même le chien de berger qui court devant ma voiture comme un con, à chaque fois que je passe devant sa maison. Non rien de tout ça, juste une série de mauvaises ondes mécaniques.
Milesker papi !
* petite maison, ancienne cabane de berger.
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